Proprioception: c'est quoi, à quoi ça sert (et exercices)

La proprioception correspond à la capacité du corps à percevoir sa propre position dans l’espace, ce qui permet de maintenir l’équilibre lorsqu’on est immobile, en mouvement ou lors d’un effort physique.

C’est cette capacité qui rend possibles des gestes précis du quotidien, comme marcher sans réfléchir à chaque pas ou toucher son nez les yeux fermés.

La proprioception existe grâce aux propriocepteurs, de petites cellules sensibles situées dans les muscles, les tendons et les articulations. Ces cellules envoient des informations au système nerveux central pour aider le corps à conserver une posture correcte, qu’il soit statique ou en mouvement.

À quoi sert la proprioception

La proprioception est essentielle pour:

• L’équilibre et la coordination, indispensables pour maintenir la stabilité du corps;
• La conscience corporelle, qui permet d’identifier la position des différentes parties du corps sans avoir besoin de regarder;
• La perception de l’effort, utile pour doser la force nécessaire à chaque mouvement;
• L’exécution de gestes complexes, comme faire du vélo, jouer du piano ou pratiquer un sport.

La proprioception peut être travaillée à tout âge. Elle contribue à prévenir les chutes et certaines blessures, ce qui explique son importance dans l’entraînement des sportifs et dans les programmes de rééducation après un traumatisme ou une lésion orthopédique.

Lien entre proprioception et kinesthésie

La proprioception et la kinesthésie sont liées, car toutes deux participent à la perception des mouvements et des positions du corps.

La proprioception englobe la conscience du corps, l’équilibre, la force musculaire et la position des articulations. La kinesthésie, elle, se concentre davantage sur la sensation de mouvement.

Ensemble, elles permettent de réaliser des mouvements contrôlés et sécurisés, qu’il s’agisse de gestes simples ou d’actions plus complexes.

Causes possibles d’une altération de la proprioception

Les troubles de la proprioception peuvent apparaître avec l’âge, car les articulations, les muscles, les nerfs et le cerveau subissent un vieillissement naturel qui influence l’équilibre et la coordination.

D’autres causes peuvent également être en jeu, comme l’intoxication alcoolique, les lésions articulaires (entorses, arthrite), certaines maladies neurologiques (maladie de Parkinson, sclérose en plaques), les amputations, les prothèses articulaires, l’autisme ou les troubles du traitement sensoriel.

Des accidents tels qu'un traumatisme crânien ou un AVC, des infections de l’oreille interne, des troubles vestibulaires ou des difficultés du système nerveux à interpréter les signaux sensoriels peuvent aussi perturber la proprioception.

Exercices de proprioception

Parmi les exercices de proprioception les plus utilisés, on peut citer:

1. Marcher en ligne droite sur 10 mètres, un pied devant l’autre;
2. Marcher 10 mètres sur différentes surfaces, comme le sol, un tapis ou un coussin;
3. Avancer en ligne droite en marchant sur la pointe des pieds, les talons, le bord externe puis interne du pied, de façon alternée;
4. Se tenir sur un pied et passer une balle derrière soi en tournant uniquement le tronc;
5. Réaliser des squats en appui sur un seul pied, bras tendus vers l’avant, puis répéter les mêmes mouvements les yeux fermés;
6. Se tenir debout sur une surface arrondie, comme un bosu ou un plateau d’équilibre;
7. Tenir en équilibre sur un pied sur une surface instable et dessiner un cercle dans l’air avec l’autre pied;
8. Sauter sur un trampoline en levant un genou après l’autre;
9. Se tenir debout sur un plateau d’équilibre, fermer les yeux et tenter de rester stable;
10. Sur une surface instable, jouer à se lancer une balle avec le thérapeute sans perdre l’équilibre.

Ces exercices peuvent être réalisés à tout âge, en particulier chez les personnes âgées, car ils contribuent au maintien de l’autonomie et à la prévention des chutes.

Ils doivent être encadrés par un kinésithérapeute ou un éducateur sportif, qui adapte l’entraînement aux besoins de chacun, qu’il s’agisse de prévention, de rééducation ou d’amélioration des performances motrices.