Le vitiligo ne peut pas être guéri. Toutefois, il est possible d’éviter que la maladie ne s’aggrave avec le temps et de restaurer partiellement la pigmentation de certaines zones de la peau grâce à un traitement adapté. Cela s’explique par le fait que, bien qu’il s’agisse vraisemblablement d’une maladie auto-immune, d’autres facteurs, comme des modifications génétiques et des expositions environnementales, peuvent compliquer sa prise en charge.
Lorsque les zones dépigmentées sur le corps sont petites et progressent lentement, les options de traitement reposent généralement sur l’utilisation de crèmes à base de corticoïdes ou d’immunomodulateurs. En revanche, lorsque la maladie touche une plus grande surface de la peau ou ne réagit pas bien aux traitements précédents, d’autres solutions comme les cosmétiques ou la dépigmentation peuvent aussi être envisagées.
Lisez aussi: Vitiligo: symptômes, causes, types, traitement et guérison tuasaude.com/fr/vitiligoEn cas de suspicion de vitiligo, il est donc important de consulter un dermatologue afin de réaliser une évaluation complète et de définir le traitement le plus approprié.
Possibilités de traitement
Il est important que le traitement du vitiligo soit prescrit et suivi par un dermatologue, car il peut varier selon l’âge, l’étendue des zones dépigmentées, leur localisation sur le corps et la vitesse de progression de la maladie.
1. Crèmes à base de corticoïdes
Les crèmes corticoïdes sont plus efficaces lorsque les taches sont récentes, évoluent lentement et touchent une petite partie du corps. Elles sont recommandées pour leurs effets immunosuppresseurs et anti-inflammatoires.
Le traitement n’est généralement pas continu. Il peut être appliqué une semaine sur deux ou en alternance (5 jours d’application suivis de 2 jours d’arrêt), afin de limiter les effets indésirables comme l’atrophie cutanée ou l’acné.
2. Crèmes à base d'inhibiteurs de la calcineurine
Les crèmes à base d’inhibiteurs de la calcineurine, comme le tacrolimus ou le pimécrolimus, sont aussi efficaces que les corticoïdes. Elles sont souvent prescrites dès l’apparition des premières taches, lorsqu’elles sont de petite taille et évoluent peu, avec une application généralement deux fois par jour.
Elles peuvent aussi compléter les corticoïdes, en étant utilisées les jours d’intervalle, ou être associées à la photothérapie dans les phases initiales du traitement pour stabiliser l’évolution des lésions et favoriser la repigmentation.
3. Corticoïdes oraux
Les corticoïdes par voie orale sont prescrits lorsque les zones dépigmentées s’étendent rapidement, en quelques semaines ou mois.
Dans ce cas, un traitement à faibles doses deux fois par semaine peut être proposé, pour une durée de 3 à 6 mois. En l’absence d’amélioration notable au bout de 3 mois, le traitement est généralement interrompu.
Des effets secondaires tels que l’acné, une prise de poids ou des nausées peuvent survenir et sont pris en compte pour évaluer la poursuite du traitement.
4. Immunomodulateurs oraux
Certains immunomodulateurs comme la minocycline ou le méthotrexate sont étudiés pour leur capacité à ralentir l’évolution des taches et stimuler la repigmentation, notamment dans les formes étendues et évolutives de la maladie.
Le méthotrexate, en particulier, peut être envisagé en alternative aux corticoïdes oraux lorsque les traitements locaux et la photothérapie sont inefficaces.
5. Médicaments analogues de la vitamine D
Les médicaments analogues de la vitamine D, comme les crèmes à base de calcipotriol, peuvent aussi être prescrits, en général en complément de la photothérapie, pour accélérer le processus de repigmentation.
6. Photothérapie
La photothérapie est souvent le traitement de choix lorsque le vitiligo touche de nombreuses zones du corps ou que les taches sont très étendues. Elle est également indiquée en cas de progression rapide des lésions.
Ce traitement consiste à exposer les zones affectées à des rayons UVA ou UVB à l’aide de lampes ou de lasers spécifiques. Plusieurs séances sont nécessaires, généralement deux à trois fois par semaine, avant d’observer les premiers résultats.
7. Chirurgie
La chirurgie peut être envisagée lorsque les taches sont petites, peu évolutives ou localisées dans des zones où la repigmentation spontanée est rare, comme les doigts, le front ou les chevilles.
Les techniques les plus courantes sont les greffes de peau saine (transfert de peau non atteinte sur une zone dépigmentée) ou les greffes cellulaires (transfert de mélanocytes, les cellules responsables de la pigmentation).
8. Cosmétiques et tatouages
L’application de produits cosmétiques comme des fonds de teint ou des autobronzants, ainsi que certaines techniques de tatouage, permet de masquer ou de pigmenter les zones atteintes de façon temporaire ou permanente. Ces méthodes sont souvent utilisées lorsque les traitements médicaux ne sont pas envisageables ou n’ont pas donné de résultats satisfaisants.
9. Dépigmentation de la peau
La dépigmentation peut être envisagée lorsque les zones dépigmentées couvrent la majeure partie du corps. Elle peut être induite par des médicaments comme le monobenzyl éther d’hydroquinone ou le méquinol, afin d’uniformiser la couleur de la peau.