- Le protoxyde d’azote, aussi appelé gaz hilarant, est un gaz utilisé en médecine pour soulager la douleur et l’anxiété lors de certains soins.
- En dehors du cadre médical, le protoxyde d’azote est parfois consommé à des fins récréatives, ce qui expose à des risques graves pour la santé voire la mort.
- L’usage détourné du gaz hilarant peut provoquer des troubles neurologiques, cardiovasculaires et des intoxications nécessitant une prise en charge médicale urgente.
Le protoxyde d’azote (N₂O), également appelé gaz hilarant ou proto, est un gaz incolore, inodore et ininflammable largement utilisé en médecine pour ses propriétés analgésiques, anxiolytiques et sédatives.
En dehors du milieu médical, le protoxyde d’azote est de plus en plus utilisé de manière détournée, notamment à des fins récréatives afin de rechercher un état d’euphorie et d’amusement temporaire.
Toutefois, ce type de consommation expose à des risques importants pour la santé sur le plan neurologique, cardiovasculaire et métabolique, qui peuvent entraîner la mort. C’est pourquoi, en janvier 2025, l’Assemblée nationale a adopté à l’unanimité une proposition de loi pour interdire la vente du protoxyde d’azote aux particuliers. En cas de suspicion d’une intoxication au protoxyde d’azote, il est primordial de se rendre immédiatement aux urgences ou d’appeler le SAMU au 15 ou 112.
Principales indications
Les principales indications médicales du protoxyde d’azote sont:
- Analgésie de courte durée lors de certains gestes médicaux ou dentaires;
- Soulagement de la douleur en obstétrique, notamment pendant le travail;
- Sédation consciente en pédiatrie ou en médecine d’urgence;
- Utilisation en anesthésie, en association avec d’autres agents.
Dans ces contextes médicaux, le N₂O est administré avec un mélange contrôlé d’oxygène. Son administration est réservée à des situations spécifiques et réalisée par des professionnels de santé formés.
Différence entre usage médical et usage détourné
Il existe une différence importante entre l’usage médical du protoxyde d’azote et son usage détourné. En milieu médical, les doses sont contrôlées, la durée d’exposition est limitée et le patient est surveillé.
À l’inverse, l’usage récréatif ou festif repose souvent sur l’inhalation répétée de gaz pur à partir de ballons ou de bonbonnes, sans contrôle de l’oxygène inhalé. Cette pratique présente de nombreux dangers pour la santé.
Effets secondaires liés au protoxyde d’azote
Les effets secondaires du protoxyde d’azote varient en fonction des doses, de la fréquence d’utilisation et du contexte d’exposition. Ils peuvent apparaître rapidement ou s’installer de manière progressive lors d’un usage répété.
Les principaux effets secondaires liés à l’inhalation de protoxyde d’azote sont:
- Vertiges, maux de tête et nausées;
- Troubles de l’équilibre et de la coordination;
- Engourdissements ou fourmillements des bras et des jambes;
- Fatigue importante et troubles cognitifs;
- Anémie et anomalies biologiques liées à la vitamine B12.
En cas d’exposition chronique, des atteintes neurologiques graves peuvent survenir, notamment des lésions de la moelle épinière et des nerfs périphériques, parfois irréversibles.
Intoxication au protoxyde d’azote
L’intoxication au protoxyde d’azote correspond à une forme plus sévère d’exposition, aiguë ou chronique. Elle survient généralement lors d’une consommation récréative intensive, parfois sur plusieurs jours ou semaines.
Les principaux signes d’intoxication comprennent:
- Confusion mentale et troubles de la conscience;
- Difficultés à marcher ou faiblesse musculaire;
- Troubles sensitifs étendus;
- Essoufflement et douleurs thoraciques;
- Anomalies biologiques sévères, notamment une hyperhomocystéinémie.
En présence de l’un de ces symptômes après avoir inhalé du protoxyde d’azote, il est nécessaire de se rendre immédiatement au service d’urgences le plus proche.
Lisez aussi: Intoxication: c'est quoi, types, symptômes (et comment traiter) tuasaude.com/fr/intoxication-que-faireLe protoxyde d’azote peut-il entraîner la mort?
Les décès liés au protoxyde d’azote restent rares, mais ils sont en constante augmentation ces dernières années en France.
Ils surviennent presque exclusivement dans un contexte d’usage non médical et sont le plus souvent liés à une asphyxie par manque d’oxygène, à des complications cardiovasculaires comme des thromboses, à des atteintes neurologiques sévères, ou à une association avec d’autres substances ou situations à risque, généralement en l’absence de toute surveillance médicale.
Les complications sévères et parfois irréversibles qui peuvent survenir dans un contexte non-contrôlé du protoxyde d'azote renforcent les recommandations des autorités françaises à ne pas consommer ce gaz hilarant sans supervision professionnelle.
Quand consulter un médecin
Une consultation médicale est recommandée dès l’apparition de symptômes après une exposition au protoxyde d’azote, même en l’absence de signes immédiats graves.
Un médecin généraliste peut orienter vers un neurologue ou vers un service hospitalier en cas de suspicion d’intoxication ou de complication liée au N₂O. Une prise en charge précoce permet d’améliorer le pronostic, en particulier pour les atteintes neurologiques associées au protoxyde d’azote.