L’érythème polymorphe est une réaction inflammatoire de la peau qui provoque des taches rouges et des cloques pouvant se propager sur tout le corps. Elles apparaissent plus fréquemment sur les mains, les bras, les pieds et les jambes, mais peuvent aussi toucher la paume des mains, la plante des pieds et l’intérieur de la bouche.
Ce type d’éruption cutanée survient le plus souvent à la suite d’une infection par le virus de l’herpès de type 1 ou 2, ou par la bactérie Mycoplasma pneumoniae. Toutefois, elle peut également être déclenchée par la prise de certains médicaments comme des antibiotiques ou des antalgiques.
Dans la majorité des cas, les lésions caractéristiques de l’érythème polymorphe disparaissent spontanément sans nécessiter de traitement. Cependant, lorsque les symptômes sont inconfortables, le dermatologue peut recommander l’utilisation de corticoïdes ou d’anesthésiques locaux pour soulager la douleur et l’irritation cutanée.
Principaux symptômes
Les principaux symptômes de l’érythème polymorphe sont:
- Lésions arrondies et régulières sur la peau, bien délimitées et ressemblant à une cible;
- Lésions présentant des bords rouges, un anneau central plus clair et gonflé, et parfois une cloque au centre;
- Cloques rouges réparties symétriquement sur le corps;
- Sensation de brûlure sur les zones atteintes;
- Fatigue;
- Saignement des lésions;
- Plaies et/ou cloques douloureuses dans la bouche ou sur les organes génitaux;
- Toux ou essoufflement lorsque les poumons sont atteints.
Avant l’apparition des lésions cutanées ou au début de la réaction, des symptômes tels que fièvre, malaise général, douleurs ou gonflements articulaires peuvent également survenir.
Les taches et lésions de l’érythème polymorphe se forment le plus souvent sur les bras, les jambes, les mains ou les pieds. Elles peuvent varier de taille, provoquer des démangeaisons et des brûlures, et les cloques peuvent être douloureuses, rendant parfois l’alimentation difficile.
Les symptômes peuvent durer de 2 à 4 semaines et disparaissent généralement en 7 à 21 jours, mais ils peuvent réapparaître. Dans ce cas, une consultation dermatologique est nécessaire pour identifier la cause et adapter le traitement, les récidives étant souvent liées à une infection herpétique. Apprenez à reconnaître les symptômes d'une infection par le virus de l'Herpès.
Comment confirmer le diagnostic
Le diagnostic de l’érythème polymorphe est clinique et repose sur l’évaluation des symptômes, des antécédents médicaux, de la prise de médicaments et de l’aspect des lésions cutanées par un dermatologue ou un médecin généraliste.
En cas de doute, une biopsie de la peau peut être réalisée afin de confirmer le diagnostic, identifier la cause et exclure d’autres affections aux symptômes similaires, comme le syndrome de Stevens-Johnson.
Causes possibles
L’érythème polymorphe est provoqué par une réponse immunitaire excessive entraînant une accumulation de macrophages et de lymphocytes dans la peau. Ces cellules libèrent des cytokines, des substances inflammatoires responsables des symptômes.
Les principales causes pouvant déclencher les lésions de l’érythème polymorphe sont:
- Infection par le virus de l’herpès simple de type 1 ou 2;
- Infection par la bactérie Mycoplasma pneumoniae;
- Utilisation de médicaments tels que les pénicillines, céphalosporines, macrolides, antipyrétiques ou antituberculeux;
- Contact avec des métaux lourds, des plantes toxiques comme le sumac vénéneux, ou certains produits topiques.
D’autres virus peuvent également être impliqués, comme l’adénovirus, le virus d’Epstein-Barr, le virus de l’hépatite, le Coxsackie ou le parvovirus B19.
Possibilités de traitement
Le traitement de l’érythème polymorphe doit être réalisé sous la supervision d’un dermatologue et dépend de la cause et de la gravité des symptômes.
Les principaux traitements sont:
- Application locale d’antiseptiques, de corticoïdes ou d’anesthésiques, pour apaiser la douleur et l’inconfort;
- Bains de bouche antiseptiques à base de peroxyde d’hydrogène ou de solution de chlorhexidine à 0,12 %, en cas de lésions buccales, afin de réduire la douleur, favoriser la cicatrisation et prévenir les infections secondaires;
- Antihistaminiques, par voie orale pour diminuer les démangeaisons;
- Hospitalisation, pour perfusion de liquides et traitement intraveineux lorsque l’alimentation est difficile ou en cas de déshydratation ou de douleur intense;
- Antibiotiques, comme l’azithromycine, pour traiter l’infection à Mycoplasma pneumoniae;
- Antiviraux, tels que l’aciclovir ou le valaciclovir, dans les cas d’infection par le virus de l’herpès simple.
Si la réaction est due à un médicament, le médecin peut recommander d’en arrêter l’utilisation et de le remplacer par un autre ne provoquant pas la même réaction.
Lorsque la cause n’est pas identifiée, un traitement par hydroxychloroquine, dapsone ou corticoïdes oraux peut être envisagé afin de réduire la réaction immunitaire excessive et soulager les lésions cutanées ou muqueuses.