La pré-éclampsie est caractérisée par une augmentation de la tension artérielle, supérieure à 140x90 mmHg, après la 20ème semaine de gestation et, associée à la présence de protéines dans l'urine. Cette condition provoque généralement des symptômes tels que des maux de tête et/ou des douleurs abdominales, des vertiges et un gonflement du corps soudain.
La pré-éclampsie est associée à des problèmes du développement des vaisseaux sanguins du placenta et, est plus fréquente chez les femmes qui ont des antécédents de pré-éclampsie, qui ont plus de 35 ans et qui souffrent d'hypertension avant la grossesse.
En cas de suspicion de pré-éclampsie, il est important de se rendre immédiatement au service d'urgences le plus proche afin de confirmer le diagnostic et d'initier rapidement un traitement pour diminuer la tension artérielle et éviter les complications qui peuvent mettre en danger la vie de la mère et de l'enfant.
Principaux symptômes
Les symptômes de la prééclampsie peuvent varier selon la gravité de la situation:
1. Prééclampsie légère
Les symptômes de la prééclampsie légère peuvent inclure:
- Tension artérielle entre 140x90 et 160x110 mmHg;
- Présence de protéines dans l'urine;
- Gonflement et prise de poids rapide.
En présence d'au moins un de ces symptômes, la femme enceinte doit se rendre au service d'urgences le plus proche ou chez son médecin afin de mesurer la tension artérielle et de réaliser des examens de sang et d'urine pour confirmer ou non le diagnostic de pré-éclampsie.
2. Prééclampsie grave
La prééclampsie grave est caractérisée par les signes et symptômes suivants:
- Tension artérielle supérieure à 160x110 mmHg;
- Mal de tête bilatéral ou frontal intense et constant;
- Douleur sur le côté droit de l'abdomen;
- Diminution de la quantité d'urine émise et de l'envie d'uriner;
- Altérations de la vision telles qu'une vision floue et/ou trouble et sensation de voir des mouches voler;
- Sensation de brûlure d'estomac.
Si la femme enceinte présente ces temps, il est primordial de se rendre immédiatement à l'hôpital.
Comment confirmer le diagnostic
Le diagnostic de prééclampsie est confirmé par le gynécologue-obstétricien sur la base des symptômes présentés, des antécédents de santé de la personne, de l'examen physique ainsi que de la mesure de la tension artérielle, qui est supérieure à 140x90 mmHg en cas de prééclampsie.
Quels examens permettent d'identifier la pré-éclampsie?
Les principaux examens qui permettent d'identifier la pré-éclampsie sont:
- Mesure de la tension artérielle, à 2 moments différents et avec au moins 4 heures d'intervalle;
- Examen d'urine afin d'évaluer la présence de protéines dans l'urine;
- Hémogramme complet avec dosage des plaquettes;
- Mesure de la créatinine et de l'acide urique sanguin;
- Évaluation de la fonction hépatique et rénale.
Par ailleurs, le médecin doit réaliser des examens tels qu'une échographie ou un doppler pour évaluer le bébé, la quantité de liquide amniotique et la circulation sanguine dans le placenta.
Possibles causes
La pré-éclampsie peut être causée par une anomalie du développement des vaisseaux sanguins du placenta, qui deviennent plus étroits, diminuant ainsi la capacité du sang à circuler librement et favorisant le développement de troubles de la coagulation du sang.
Facteurs de risque
Certains facteurs de risque peuvent également augmenter le risque de pré-éclampsie:
- Antécédents familiaux ou personnels de pré-éclampsie;
- Première grossesse;
- Grossesse multiple ou grossesse qui survient après l'âge de 35 ans;
- Fécondation in vitro ou autre type de procréation assistée;
- Antécédents de décollement du placenta;
- Tendance à la thrombose.
Par ailleurs, en cas de maladies telles que le diabète, les affections rénales chroniques, l'hypertension, l'obésité et le lupus érythémateux disséminé, peuvent également augmenter le risque de pré-éclampsie.
La pré-éclampsie peut-elle survenir même en cas de tension normale?
La pré-éclampsie survient normalement lorsque la tension artérielle est élevée.
Toutefois, il existe un risque plus élevé chez les femmes souffrant d'hypertension gestationnelle de développer une pré-éclampsie malgré un traitement adapté.
Possibilités de traitement
Le traitement de la pré-éclampsie doit être orienté par un gynécologue-obstétricien afin de contrôler la tension artérielle et de prévenir les complications.
Les principales options de traitement de la pré-éclampsie sont:
1. Suivi médical régulier
Un suivi médical régulier, c'est-à-dire, environ tous les 2 jours, est nécessaire pour mesurer la tension artérielle est réaliser des examens urinaires et sanguins. C'est notamment le cas, en cas de prééclampsie légère.
Par ailleurs, il est également important de surveiller la croissance du bébé à travers d'une échographie et du flux sanguin dans le placenta.
Ce suivi médical implique également l'utilisation de médicaments pour contrôler la pression artérielle.
2. Repos
En cas de prééclampsie, il est également fondamental de se reposer afin d'aider à diminuer la tension artérielle. Par ailleurs, il est recommandé de se coucher de préférence du côté gauche afin d'augmenter la circulation sanguine vers les reins et l'utérus.
Il est également important que la femme enceinte évite les activités physiques exténuantes.
Le temps de repos quotidien est recommandé par l'obstétricien, car le repos absolu peut augmenter le risque de formation de caillot sanguin et le développement de thrombose veineuse profonde.
3. Changements dans l'alimentation
Le traitement de la prééclampsie légère peut également inclure des changements dans l'alimentation tels qu'une diminution de la quantité de sel et l'augmentation de la consommation d'eau, à hauteur de 2 à 3 litres par jour.
Ces modifications permettent de diminuer la tension artérielle et d'éviter les complications de la prééclampsie.
4. Prise de médicaments
L'utilisation d'antihypertenseurs tels que le labétalol, la nifédipine et l'hydralazine, peuvent être pris par voie orale dans le cas de prééclampsie légère ou directement par voie intraveineuse en cas de prééclampsie grave.
5. Hospitalisation
Dans le cas de la pré-éclampsie grave, le traitement est généralement réalisé à l'hôpital afin de surveiller de près la tension artérielle et le bébé ainsi que d'administrer des traitements intraveineux pour diminuer la tension artérielle.
De plus, le médecin doit également injecter du sulfate de magnésium dans la veine pour prévenir les complications.
Toutefois, si la femme enceinte présente des convulsions, d'autres médicaments tels que le lorazépam, le diazépam, le létiracétam ou la phénytoïne, peuvent également être administrés.
S'il est nécessaire d'anticiper l'accouchement, le médecin peut prescrire des injections de bétaméthasone pour accélérer la maturation des poumons du bébé.
6. Déclenchement du travail
Le seul traitement définitif de la pré-éclampsie est le déclenchement de l'accouchement, une technique généralement utilisée dans les cas les plus graves de pré-éclampsie.
Dans ce cas, le gynécologue-obstétricien doit évaluer l'âge gestationnel et l'état du bébé, et dans certains cas, une césarienne peut également être recommandée.
La pré-éclampsie peut-elle se développer après l'accouchement?
Certaines femmes peuvent développer une pré-éclampsie après l'accouchement, jusqu'à 6 semaines après la naissance du bébé.
De plus, le risque tend à être augmenté lorsqu'il y a déjà eu des altérations de la tension artérielle avant l'accouchement, en cas d'âge maternel supérieur à 35 ans, d'obésité ou de césarienne, par exemple.
Risques de la pré-éclampsie pour le bébé
La pré-éclampsie, au-delà de mettre la vie du bébé en danger, peut perturber sa croissance dans l'utérus et augmenter les chances de prématurité, de difficulté respiratoire, de septicémie et d'hémorragie intraventriculaire.
Par ailleurs, le risque de troubles du développement au cours de l'enfance est plus élevé en cas d'antécédents de pré-éclampsie.
Possibles complications
La pré-éclampsie peut entraîner diverses complications telles que:
- Éclampsie ou HELLP syndrome;
- Décollement prématuré du placenta;
- Hémorragie;
- Œdème aigu du poumon;
- Insuffisance hépatique ou rénale;
- Prématurité du bébé.
Le syndrome respiratoire aigu sévère, l'infarctus du myocarde ou l'accident vasculaire cérébral, sont également des complications de la pré-éclampsie.
Ces complications peuvent être évitées si la femme enceinte est accompagnée pendant tout le long de la grossesse. En effet, la maladie peut être identifiée dès le début de la croissance afin d'initier rapidement un traitement adapté.
La femme qui a souffert de pré-éclampsie peut à nouveau tomber enceinte. Toutefois, il est important que l'accompagnement pré-natal soit réalisé correctement, selon les orientations du gynécologue-obstétricien.
Différence entre pré-éclampsie et éclampsie
De manière générale, l'éclampsie est l'une des complications possibles de la pré-éclampsie, qui peut provoquer des convulsions sans cause apparente.
Le risque d'éclampsie tend à être plus élevé en cas de grossesse gémellaire, de première grossesse et chez les femmes de plus de 35 ans.