Les piqûres de mouches peuvent transmettre des maladies puisque ces animaux sont en contact constant avec des matières en décomposition tels que les excréments ou les déchets, transportant ainsi des bactéries et des parasites capables de provoquer des infections intestinales, des myiases, des loases, la maladie du sommeil ou encore certaines viroses.
Certaines de ces maladies ne sont pas fréquentes en France, car elles sont surtout présentes dans certaines régions d’Afrique. Cependant, l’infection intestinale peut être causée par des mouches domestiques, ce qui souligne l’importance d’éviter la consommation d’aliments susceptibles d’avoir été en contact avec ces insectes.
En présence de symptômes pouvant évoquer une maladie transmise par les mouches, il est essentiel de consulter un médecin pour évaluer la situation et débuter un traitement adapté, si nécessaire.
Principales maladies
Les principales maladies pouvant être transmises par les mouches sont:
1. Myiase
La myiase est une maladie causée par l’infestation de larves de mouches dans la peau. Elle peut affecter différentes parties du corps, comme les pieds, les oreilles, la bouche ou le nez et, provoquer l’apparition de plaies ouvertes, purulentes et malodorantes. Ces lésions apparaissent, car les larves se nourrissent de tissus vivants ou morts.
Selon l’espèce de mouche responsable, les larves peuvent rester en surface ou pénétrer en profondeur dans la peau, entraînant des infections plus graves qui nécessitent un traitement immédiat pour éviter les complications.
Que faire: il est indispensable de consulter rapidement un médecin dès l’apparition des premiers signes de myiase. Dans la plupart des cas, les larves doivent être extraites, ce qui peut provoquer une certaine douleur et gêne. Des médicaments antimicrobiens peuvent également être prescrits pour prévenir les infections secondaires.
Dans les formes plus sévères, une intervention chirurgicale peut être nécessaire pour retirer les larves et, parfois, reconstruire les tissus affectés.
2. Maladie du sommeil
La maladie du sommeil ou trypanosomiase humaine, est provoquée par la piqûre d’une mouche tsé-tsé infectée par le parasite Trypanosoma brucei gambiense ou Trypanosoma brucei rhodesiense. Les premiers symptômes apparaissent quelques semaines après la piqûre et peuvent inclure des plaques rouges sur la peau, des maux de tête, de la fièvre, l’apparition de ganglions et une somnolence excessive.
Cette somnolence indique généralement une forme avancée de la maladie, car les signes précoces sont similaires à ceux d’autres infections, ce qui complique le diagnostic. En l’absence de traitement, le parasite peut atteindre le système nerveux central et provoquer des troubles du sommeil, une confusion mentale ou des changements de comportement.
Que faire: en cas de suspicion de maladie du sommeil, il est important de consulter un médecin pour effectuer des examens permettant de confirmer l’infection. Le traitement repose sur la prise de médicaments adaptés pour éliminer le parasite et soulager les symptômes.
Un suivi médical régulier est nécessaire pour vérifier l’efficacité du traitement et prévenir les rechutes.
3. Loase
La loase, également appelée « ver de l’œil african », est une maladie infectieuse causée par la larve Loa loa, transmise par une mouche très présente en Afrique équatoriale. Une fois déposées sous la peau, les larves migrent vers les yeux, leur principal site de localisation, où elles provoquent douleur, rougeur et irritation oculaire. Il est parfois possible de les voir directement dans le globe oculaire.
Que faire: un ophtalmologue doit être consulté afin de commencer un traitement adapté, généralement à base d’anti-inflammatoires, d’antiparasitaires et/ou de corticoïdes. Si la larve est visible dans l’œil, une intervention chirurgicale mineure peut être nécessaire afin de la retirer.
4. Virose de la mouche
La virose de la mouche est le nom donné à une infection intestinale aiguë, fréquente pendant les saisons chaudes et humides. Durant cette période, les mouches prolifèrent et peuvent contaminer les aliments en y déposant des virus.
De ce fait, la consommation de ces aliments peut entraîner des symptômes comme des nausées, des vomissements, des diarrhées, des douleurs abdominales et des courbatures.
Que faire: les symptômes disparaissent généralement en moins de 48 heures, sans traitement spécifique.
Toutefois, il est recommandé de se reposer, de boire beaucoup d’eau et d’adopter une alimentation légère et facile à digérer pour faciliter la récupération.
5. Onchocercose
L'onchocercose, également appelée cécité des rivières, est provoquée par la piqûre d’une mouche noire infectée par le parasite Onchocerca volvulus, que l’on retrouve souvent près des cours d’eau. La complication principale est la cécité, qui survient lorsque les larves du parasite atteignent les yeux, provoquant des hémorragies, une kératite ou une atrophie de l’iris.
Que faire: une consultation médicale est nécessaire pour évaluer les symptômes et la vision et initier un traitement adapté, généralement à base d’un antiparasitaire, l’ivermectine. Toutefois, ce médicament n’agissant pas sur les larves adultes, une intervention chirurgicale peut parfois être requise pour les retirer.
6. Infection intestinale
Les mouches sont attirées par les aliments en décomposition, ce qui les expose à divers agents infectieux, notamment des bactéries et des parasites responsables de gastro-entérites.
Elles peuvent ensuite déposer ces micro-organismes sur des aliments sains, qui deviennent alors vecteurs de contamination lorsqu’ils sont consommés.
Que faire: pour éviter ce type d’infection, il est essentiel de protéger les aliments des mouches et de ne pas consommer ceux qui ont été en contact avec elles.
En cas de symptômes digestifs après avoir mangé un aliment contaminé, il est conseillé de se reposer, de boire abondamment et de suivre un régime digeste et équilibré.
Comment éviter les mouches
Certaines précautions simples permettent de limiter la présence de mouches et les risques d’infection:
- Ne pas laisser les déchets s’accumuler plus de deux jours à l’intérieur de la maison;
- Nettoyer le fond de la poubelle avec de l’eau de Javel ou du chlore une fois par semaine;
- Couvrir les plats à l’aide d’un couvercle ou d’une assiette pour éviter leur exposition;
- Éviter de manger des aliments ayant été en contact avec des mouches;
- Installer des moustiquaires aux fenêtres;
- Dormir sous une moustiquaire, surtout dans le cas des nourrissons;
- Porter des vêtements longs dans les zones infestées de mouches.
Si malgré ces précautions les mouches continuent de proliférer à l’intérieur du logement, il est possible d’utiliser des insecticides, des pièges ou des diffuseurs pour les éliminer.