Le forceps obstétrical est un instrument utilisé pour faciliter le passage du bébé par voie vaginale lors de l’accouchement. Il peut être recommandé en cas de souffrance fœtale, d’épuisement maternel ou de pathologie maternelle empêchant un effort de poussée important.
Cette intervention a généralement lieu lors de la seconde phase du travail, appelée phase d’expulsion, lorsque certaines conditions sont réunies comme la dilatation complète du col, la rupture des membranes et l’engagement de la tête du bébé.
L’accouchement par forceps est réalisé par un obstétricien, en salle d’accouchement, après le consentement éclairé de la femme, et après explication des bénéfices, des risques et des alternatives possibles, telles que l’extraction par ventouse ou la césarienne.
Principales indications
L’usage du forceps peut être indiqué dans les situations suivantes:
- Épuisement maternel ou deuxième phase du travail prolongée chez une primipare, avec échec du travail après 3 heures sans anesthésie ou 4 heures sous anesthésie péridurale;
- Deuxième phase du travail prolongée avec échec du travail et épuisement maternel après 3 heures sous anesthésie péridurale ou 2 heures sans anesthésie, chez une femme ayant déjà accouché;
- Suspicion de souffrance fœtale immédiate ou potentielle pendant la deuxième phase du travail;
- Nécessité de raccourcir la durée de la phase d’expulsion en cas de maladies cardiaques ou pulmonaires, antécédents de pneumothorax spontané, tumeurs cérébrales ou présence d’un anévrisme.
Le travail comporte quatre phases: la dilatation, l’expulsion du fœtus, la délivrance (expulsion du placenta et des annexes), puis une dernière phase d’observation post-partum d’environ une heure.
En cas de difficulté au cours de la phase d’expulsion, l’utilisation du forceps peut être envisagée, notamment pour exercer une traction ou corriger une anomalie de position, à condition que la dilatation soit complète.
À quoi sert le forceps?
Le forceps a pour fonction d’aider le bébé à sortir par voie basse. Il est utilisé lors d’un accouchement instrumental, pouvant éviter le recours à une césarienne lorsqu’il est indiqué de façon appropriée au cours de la seconde phase du travail.
Pour décider de son utilisation, le médecin doit évaluer certaines conditions chez la femme, en plus des indications cliniques.
Il s’agit d’une solution ponctuelle qui, bien que comportant des risques, peut s’avérer utile pour assurer la sécurité de la mère et de l’enfant.
Critères pour l’utilisation du forceps
Certains critères doivent être remplis pour que l’usage du forceps soit envisagé:
- Col de l’utérus totalement dilaté;
- Rupture des membranes;
- Tête du bébé engagée dans le bassin;
- Position et poids fœtal compatibles avec un accouchement vaginal;
- Bassin maternel jugé adéquat pour un accouchement par voie basse.
La femme doit être informée des risques et des avantages du forceps ainsi que des autres options disponibles comme la ventouse obstétricale ou la césarienne.
Le consentement de la patiente est obligatoire avant toute tentative, et le médecin doit également obtenir son accord pour une éventuelle césarienne en cas d’échec du recours au forceps.
Une fois le consentement donné, la vessie est vidée et une analgésie efficace est réalisée avant la procédure.
Comment se déroule l’accouchement avec forceps
L’accouchement par forceps est réalisé par l’obstétricien en salle de naissance, avec la femme en position gynécologique. Le type de forceps utilisé est choisi en fonction des caractéristiques maternelles et fœtales.
Après lubrification, l’instrument est introduit dans le vagin, chaque branche étant glissée de part et d’autre de la tête du bébé, pendant une phase de repos entre deux contractions.
Lors de la contraction suivante, une traction douce est exercée pour accompagner la sortie du bébé. Si nécessaire, le médecin peut effectuer une rotation fœtale entre deux contractions pour améliorer la position.
Dans certains cas, une épisiotomie peut être pratiquée avec l’accord de la patiente pour élargir le canal de naissance et limiter les risques de déchirures vaginales.
Si la descente de la tête fœtale échoue malgré le recours au forceps, une césarienne peut être nécessaire.
Possibles risques
L’accouchement par forceps comporte certains risques pour la mère, notamment:
- Déchirures ou traumatismes vaginaux ou périnéaux;
- Lésions du sphincter anal, du rectum ou de la vessie;
- Prolapsus utérin, vésical ou intestinal à long terme;
- Incontinence urinaire ou fécale;
- Perte de tonicité de l’utérus après l’accouchement.
Pour le bébé, le forceps peut entraîner l’apparition de marques sur le cuir chevelu ou le crâne, qui disparaissent généralement dans les semaines suivantes et provoquent rarement des séquelles permanentes.
D’autres complications possibles sont des traumatismes oculaires, des lésions du nerf facial, des fractures crâniennes, des hémorragies intracrâniennes, une hyperbilirubinémie ou, dans de très rares cas, un décès fœtal.
Tous ces risques sont systématiquement expliqués à la femme avant l’intervention afin qu’elle puisse donner son accord de manière éclairée.
Contre-indications
Le recours au forceps est contre-indiqué lorsque les conditions nécessaires à la procédure ne sont pas réunies ou si le médecin n’a pas l’expérience requise pour utiliser cet instrument.
De plus, cette méthode est déconseillée lorsque le bébé présente des troubles de la coagulation comme l’hémophilie, une thrombopénie, la maladie de von Willebrand ou une ostéogenèse imparfaite.