L’aphasie est un trouble qui entraîne des difficultés de compréhension et de communication. Elle peut survenir aussi bien pendant l’enfance qu’à l’âge adulte. Cette condition est généralement causée par des lésions cérébrales liées à un accident vasculaire cérébral (AVC), à une tumeur cérébrale, à des infections ou à un traumatisme crânien.
L’aphasie peut être classée en deux grands types: l’aphasie de Wernicke, où la personne a du mal à comprendre ce que disent les autres, et l’aphasie de Broca, qui touche l’expression orale. Cette classification dépend de la zone du cerveau atteinte et de la gravité des signes et symptômes.
Le traitement de l’aphasie dépend de sa cause. Dans certains cas, une intervention chirurgicale peut être nécessaire pour retirer une tumeur, tandis que dans d’autres, un traitement médicamenteux est indiqué, par exemple en cas d’AVC. En parallèle, la rééducation orthophonique est essentielle pour aider la personne à retrouver ses capacités de compréhension et d’expression orale et écrite.
Principaux symptômes
L'aphasie est caractérisée par les symptômes suivants:
- Difficulté à s’exprimer à l’oral ou à l’écrit;
- Difficulté à commencer une phrase;
- Parole lente ou plus lente que d’habitude;
- Phrases courtes avec peu de mots;
- Difficulté à articuler les mots;
- Problèmes de compréhension des consignes orales ou écrites.
La perte de la capacité à parler et à comprendre le langage peut être temporaire selon la cause de l’aphasie. Il est donc important de consulter un neurologue dès l’apparition de symptômes évocateurs afin d’obtenir un diagnostic et de débuter le traitement le plus adapté, en fonction de la gravité des symptômes et du type d’aphasie.
Comment confirmer le diagnostic
Le diagnostic de l’aphasie repose sur un examen clinique et des tests médicaux. Dans un premier temps, le neurologue réalise une évaluation du langage, en demandant à la personne de compter de 1 à 10, de répéter des phrases simples, de nommer des objets, ou encore de suivre des instructions orales et écrites comme toucher le bout de son nez ou écrire son nom.
Le médecin peut également prescrire des examens d’imagerie tels qu'une IRM ou un scanner afin de localiser la zone du cerveau touchée et de déterminer la cause ainsi que la gravité de l’aphasie.
Types d'aphasie
L’aphasie se divise en plusieurs types selon la zone du cerveau atteinte, ce qui explique les différents symptômes observés. Les principaux types d’aphasie sont:
1. Aphasie de Wernicke
L’aphasie de Wernicke est la forme la plus fréquente. Elle survient généralement lorsqu’une lésion affecte le lobe temporal du cerveau, altérant la zone responsable de la compréhension du langage. La conversation devient alors incohérente et la personne éprouve des difficultés à suivre un échange.
Ce type d’aphasie se caractérise également par une difficulté à comprendre le langage oral et écrit. La personne ne comprend pas ce que les autres disent, notamment si l’environnement est bruyant ou si l’interlocuteur parle vite. Lire un livre, un journal ou un magazine devient également compliqué, car le sens du texte n’est pas saisi.
Une autre caractéristique de l’aphasie de Wernicke est la mauvaise compréhension des nombres, comme lire l’heure ou compter de l’argent, par exemple.
2. Aphasie de Broca
L’aphasie de Broca, aussi appelée aphasie d’expression, se caractérise par une atteinte du lobe frontal, la zone du cerveau responsable du langage. La personne a des difficultés à former des phrases complètes et à utiliser les mots de liaison comme « le », « la » ou « et ». Elle s’exprime donc souvent par des phrases courtes.
En plus des troubles du langage, l’aphasie de Broca peut provoquer une faiblesse ou une paralysie du bras et de la jambe droits, car la zone cérébrale concernée contrôle également ces mouvements. Pour cette raison, elle est aussi appelée aphasie motrice.
La compréhension du langage n’est généralement pas altérée, ce qui peut être source de frustration. La personne peut utiliser des phrases très courtes, de deux mots maximum, comme « verre eau » au lieu de « je veux un verre d’eau ».
3. Aphasie globale
L’aphasie globale résulte de lésions plus étendues des zones cérébrales responsables du langage. Elle entraîne des difficultés importantes de compréhension et d’expression.
La personne atteinte d’aphasie globale ne comprend pas ce que les autres disent et n’arrive pas non plus à exprimer ce qu’elle souhaite. La qualité de vie en est fortement impactée. Dans ce cas, la rééducation et le traitement sont généralement plus limités.
Possibles causes
L’aphasie est causée par des atteintes des zones cérébrales impliquées dans le langage. Les principales causes sont:
- Accident vasculaire cérébral (AVC);
- Tumeur cérébrale, en particulier du côté gauche du cerveau;
- Traumatisme crânien;
- Maladies neurodégénératives comme la maladie d’Alzheimer.
Les infections cérébrales peuvent également endommager les zones responsables de la compréhension et de l’expression du langage, surtout si elles ne sont pas diagnostiquées et traitées à temps, pouvant entraîner des séquelles permanentes.
Possibilités de traitement
Le traitement de l’aphasie est défini par le neurologue en fonction de la cause. Une intervention chirurgicale peut être indiquée en cas de tumeur cérébrale, tandis qu’un traitement médicamenteux est généralement prescrit en cas d’AVC.
Lisez aussi: 9 options de traitement de l'AVC tuasaude.com/fr/avc-traitementUn suivi médical régulier est essentiel pour évaluer la réponse au traitement et l’adapter si nécessaire.
La rééducation orthophonique est un volet fondamental du traitement. Elle repose sur des séances de thérapie du langage qui stimulent les zones cérébrales atteintes. L’orthophoniste peut demander à la personne de s’exprimer uniquement par la parole, sans gestes ni dessins, afin d’évaluer l’évolution clinique.
Comment se déroule la récupération
La rééducation de l’aphasie est assurée par un orthophoniste. La présence d’un proche (famille ou ami) lors des séances peut faciliter le processus. L’orthophoniste donne généralement des recommandations telles que:
- Utiliser des phrases simples;
- Parler lentement;
- Laisser le temps à la personne aphasique de s’exprimer;
- Éviter de terminer ses phrases à sa place;
- Réduire les bruits de fond;
- Utiliser des gestes ou des dessins pour illustrer les idées;
- Poser des questions auxquelles il est possible de répondre par « oui » ou « non »;
- Inclure la personne aphasique dans les conversations.
Il est également conseillé de définir le sujet de la conversation avant de commencer, ce qui permet à la personne de préparer ce qu’elle souhaite dire et réduit le stress lié à la construction des phrases.
L’usage d’un carnet est aussi recommandé. Il peut servir à dessiner pour exprimer une émotion ou identifier un objet, ce qui facilite la communication au quotidien.